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Affichage des articles du mai, 2023

À la une de l'Antivol

Publication de L’Antivol-papier n° 17, janvier-mars 2025

Nous avons le plaisir de vous annoncer que le nouveau numéro de L’Antivol-papier, correspondant au premier trimestre 2025, vient de paraître. Il est toujours gratuit et contient des articles qui, nous l’espérons, vous intéresseront autant que les précédents.

« Je hais les indifférents »

Antonio Gramsci

D’une santé très fragile et décédé à seulement 46 ans, le philosophe, journaliste et militant révolutionnaire Antonio Gramsci (1891-1937) a laissé une œuvre considérable, foisonnante, dont bien des réflexions et conceptualisations (sur l’hégémonie, l’intellectuel organique, le fascisme, la praxis, etc.) nous concernent encore et n’ont sans doute pas livré toutes leurs fécondités. On lira dans cet esprit ce texte sur l’indifférence, aussi fougueux que perspicace, bien à l’image de « ce cerveau » que les mussoliniens voulurent « empêcher de fonctionner ».

In girum imus nocte et consumimur igni, le film

Guy Debord

Achevé en mars 1978 et sorti en salle en 1981, ce sixième et dernier film de Debord est d’une facture très proche de « La société du spectacle » que nous avons récemment mis en lien. Il en est donc un précieux, voire indispensable, complément : il prolonge et précise nombre des thèses de l’auteur-réalisateur, ajoutant au passage diverses déclinaisons sur le public ou le « spectateur », le cinéma, Paris, l’écoulement du temps, l’histoire de l’Internationale situationniste, la vie et les choix de Debord lui-même. Son titre, version légèrement incomplète d’une locution latine (qui est aussi un palindrome – lisible de gauche à droite ou inversement), en livre bien l’esprit : « Nous tournons en rond dans la nuit et nous sommes dévorés par le feu ». Pour le reste, que l’on soit agacé, subjugué ou simplement intrigué et à l’écoute, il faut se laisser porter par le rythme de cette voix off conjointe au déroulé (dés)ordonné, détourné des images. On y apprendra, entre autres !, qu’il n’est jamais vain de s’efforcer de réfléchir autrement, hors des pensées ou représentations toutes faites, car, comme l’écrivaient Marx et Engels, « pour chaque époque, elle [l’Histoire] croit sur parole ce que l’époque en question dit d’elle-même et les illusions qu’elle se fait sur soi ». C’est ce que nous raconte aussi, à sa manière, Guy Debord.
Rappelons enfin qu’un ouvrage éponyme a été publié en 1990 aux éditions Gérard Lebovici et que le texte dit (ainsi que des notes et des articles de presse à la sortie du film), a été repris dans Guy Debord, Œuvres, Gallimard, Quarto, 2006, p. 1334-1452.

Pour démarrer le film : https://funambule.org/diaporama/films/x-In-Girum-Imus-Nocte-Et-consumimur-Igni.mp4

La société du spectacle, le film (1973)

Guy Debord

Grâce à nos amis de La Boisselière, nous avons pu retrouver (presque par hasard) la piste du film «  La société du spectacle  », adaptation cinématographique de l’ouvrage éponyme de Guy Debord publié pour la première fois en 1967 et sans cesse réédité depuis (Gallimard, Folio, n° 2788). Si cette mise en images et en mots du livre pourra en rebuter certains (dommage…), elle en ravira bien d’autres, tant par les fulgurances du discours de Debord (en voix off) que les correspondances ou télescopages son-image poursuivis d’un bout à l’autre du film. Il ne saurait, bien entendu, dispenser quiconque de la lecture de ce livre majeur, fondateur de la pensée situationniste, dont l’héritage nous concerne et nous concernera encore longtemps. Au moins, pour sûr, jusqu’au dépassement du capitalisme productiviste et de ses différents avatars…

Pour démarrer le film : https://funambule.org/diaporama/films/y-La-Société-Du-Spectacle.mp4