
C’est l’objectif que s’est fixé l’État à l’encontre du Collectif « Pas d’enfant à la rue » et de deux de ses membres, enseignantes à Tours, à l’école et au collège Michelet. Mais la manip’, grossière, insane, injuste, n’est pas prête de passer ! Le 22 mai, une réunion publique d’information a eu lieu dans la cour de l’école Michelet et, le jour même, il a été lancé une pétition de « soutien aux enseignantes poursuivies pour avoir mis des enfants à l’abri » qui rassemble, à l’heure où nous écrivons, près de 18 000 signatures. Récits, analyses et perspectives.
Collectif
L’appel à la réunion
Une étape a été franchie lorsque le vendredi 2 mai, le Collectif Pas d’Enfant à la rue a été informé que la plainte contre X qui a suivi l’occupation du collège Michelet le 1er avril aurait des conséquences.
En effet, deux de ses membres sont invités à se rendre au commissariat afin de se voir remettre une convocation en vue d’un Avertissement Pénal Probatoire par le Procureur de la République ou son délégué. Un APP est en général utilisé pour dissuader la récidive en cas d’insultes, de vols de dégradations.
Le recours à l’APP pour cette action d’occupation temporaire a pour conséquence de criminaliser « l’intrusion », alors même qu’il s’agit du seul moyen dont disposent les citoyen-nes pour obliger les pouvoirs publics à remplir leurs obligations légales.
Si les représentants de l’État appliquaient la loi en veillant à ce que tous nos élèves et leurs familles disposent quotidiennement d’un hébergement d’urgence, le Collectif rappelle qu’aucune mobilisation ne serait nécessaire.
Le Collectif ne renie absolument rien de cette action de défense des familles laissées à la rue au soir du 1eravril alors même que l’article 27 de la Convention internationale des Droits de l’Enfant fait obligation à l’État de prendre en charge l’hébergement des enfants et de leur famille lorsque celles-ci ne peuvent y pourvoir.
Pour rappel, ce soir-là, aucun cours n’a été empêché ! Pour rappel, ce soir-là, l’événement organisé par le collège s’est déroulé normalement jusqu’à son terme ! Pour rappel, ce soir-là, aucune dégradation n’a été commise. Pour rappel, ce soir-là, l’occupation était levée dès 23h ! Et surtout, pour rappel, ce soir-là, le Collectif a permis que 32 enfants abandonnés par l’État ne dorment pas à la rue !
La Préfecture avait visiblement besoin de ce rappel à la loi citoyen pour remplir ses obligations légales !
Le Collectif est consterné par ce cynisme qui vise à criminaliser une action totalement légitime et pacifique et à normaliser les manquements des pouvoirs publics à la loi. Il réitère son attachement, en tant que professionnels de l’Éducation Nationale ou parents d’élèves, à l’application de la Loi par l’État et aux valeurs républicaines que sont l’égalité et la fraternité.
La pétition
Par ma signature je soutiens Vanessa Rigolet et Aurélie Ardouin, deux enseignantes mises en cause par le Procureur pour leur implication dans le Collectif Pas d’Enfant à la Rue de Tours.
Je m’indigne qu’une plainte contre X pour « intrusion commise en réunion dans le but de troubler la tranquillité ou le bon ordre de l’établissement » ait été déposée suite à l'occupation du collège Michelet par le Collectif dans la soirée du 1er avril pour mettre à l'abri les 32 enfants non pris en charge ce soir-là par les services d’hébergement d’urgence.
Je m’indigne que deux personnes aient été nommément désignées, en l’occurrence, deux enseignantes proches de l'établissement concerné.
(…) Lire la suite et signer sur https://www.change.org/p/soutien-aux-enseignantes-poursuivies-pour-avoir-mis-des-enfants-à-l-abri
Une idée pour la mairie…
Pour forcer le destin, contraindre l’État à renoncer à sa manip’, le combat sera donc long et semé d’embûches. Mais, parmi les nombreuses initiatives ou actions à engager, il en est une, a minima, que la mairie de Tours serait bien inspirée de prendre dans les plus brefs délais. Elle consistera(it) à faire voter lors d’un prochain conseil municipal une motion de soutien au Collectif « Pas d’enfant à la rue » et aux deux enseignantes injustement incriminées, motion exigeant l’abandon de toutes les poursuites à leur encontre et affirmant clairement que le Collectif et elles-mêmes n’ont fait, en l’occurrence, que pallier les manquements de l’État et accomplir leur devoir de solidarité et d’humanité. Chiche ?
Pour lire les précédentes publications sur L’Antivol :
mot-clé « Logement » sur le blog et n°17 du journal-papier
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