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Ce que nous voulons ? L’autogestion populaire, ici, maintenant, partout !
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Par le Collectif pour l’Autogestion Populaire (CAP)
Depuis le 10 septembre 2025, un puissant mouvement de colère et de mobilisation sociales se manifeste à nouveau dans notre pays. Qui peut s’en étonner ? La révolte, le feu même, couve depuis des années, se rallumant à intervalles réguliers et sur toutes sortes de questions : lois travail Hollande en 2016 ou Macron en 2017, gilets jaunes en 2018-2019, grandes marches pour le climat ces mêmes années, gestion de la Covid en 2020-2021, retraites en 2023, manifestations paysannes, émeutes urbaines, actions contre le génocide en cours à Gaza, etc. Qu’adviendra-t-il cette fois ? Combien de temps durera l’ébullition ? Qu’en sortira-t-il ? Nul ne le sait et c’est tant mieux.
Les principales doléances et revendications du mouvement – « des mouvements » paraît plus approprié – sont désormais au centre du débat public : non à la dictature des marchés financiers et au chantage sur la dette, abandon des budgets injustes et austéritaires façon Bayrou et Cie, taxe Zucman sur l’ultra-richesse et récupération des centaines de milliards versés aux grands groupes, politiques en faveur des services publics (santé, école...) et pour faire face au changement climatique, revalorisation des pensions, salaires et minima sociaux, abrogation de la réforme des retraites et retour à 62 ou 60 ans, référendum d’initiative citoyenne (RIC), etc. C’est la morale commune, la cohésion de la société, la dignité même des personnes qui se trouvent aujourd’hui en cause.
Aussi légitimes et indispensables soient-elles, ces revendications ont un défaut majeur : elles ne sont pas révolutionnaires. Certes elles constituent bien des réponses en rupture avec les politiques néolibérales que nos gouvernants – ceux de l’État et du Capital réunis – mènent depuis des décennies. Certes, si elles étaient vraiment satisfaites (c’est-à-dire par autre chose que des miettes...), elles rééquilibreraient le partage des richesses entre Capital et Travail, amélioreraient les conditions de travail et de vie du – d’un ? – plus grand nombre, contribueraient à des avancées sur le plan écologique, réformeraient un minimum la démocratie prétendument « représentative ». Mais il est peu probable qu’elles permettent d’aller plus loin car elles se placent délibérément sur le terrain de l’adversaire et ne touchent pas aux structures mêmes, économiques ou politiques, de la société capitaliste. Elles ne visent pas à changer « le cadre », elles veulent seulement l’adoucir. Et peut-être est-ce pour cette raison qu’à la fin, à chaque fois ou presque, nous perdons et ne recevons au mieux que des miettes…
Il serait donc bienvenu, sinon crucial, de compléter la liste des revendications. D’un mot fort, fruit d’une longue histoire et symbole d’un avenir transformateur, révolutionnaire : l’autogestion. Une autogestion repensée, renouvelée, c’est-à-dire générale, populaire et en écho aux problèmes et conditions du XXIe siècle.
Listons-en brièvement les grands principes :
- L’autogestion, c’est prendre directement nos affaires en main et ne plus nous laisser diriger par le régime des cheffes et chefs, de l’État ou de l’Entreprise, qui, de connivence, nous enlèvent le pouvoir de gouverner ensemble nos vies ;
- L’autogestion, ce ne doit plus être seulement un « îlot alternatif » (Scop, Zad, tiers-lieu…) qui s’insère – bien ou mal… – dans la grande société capitaliste, mais un principe politique, d’organisation et de vie, qui vient limiter le droit de propriété et refonder démocratiquement l’ensemble de la société et de ses institutions. En ce sens, l’autogestion incarne « l’alternative » des alternatives et elle a vocation à renverser l’ordre – ou plutôt le désordre… – établi ;
- L’autogestion, c’est nous toutes et tous partageant de plein droit et à égalité la conduite de toutes les formes d’institutions publiques ou privées : associations, syndicats, administrations, collectivités locales et services publics, entreprises, etc. ;
- L’autogestion, c’est la réappropriation collective de l’outil de travail pour débattre et décider, ensemble et sans prépondérance hiérarchique, de tous les sujets du quotidien ou du futur : définition des politiques publiques, taille et orientations stratégiques de l’entreprise, emplois, salaires et investissements, choix financiers, sociaux et écologiques, application ou non des « progrès » techniques et technologiques, etc. ;
- L’autogestion, c’est la réappropriation collective des lieux de vie pour exercer, au niveau local, la démocratie la plus directe possible via, par exemple, des assemblées destinées à déterminer ce que l’on produit, construit, mange, échange, etc., comment, avec quels moyens et à quelles fins ;
- L’autogestion, c’est la meilleure façon d’en finir avec l’isolement de chacun et la subordination de tous, chacune et chacun conquérant, dans la pensée et l’action collectives, les voies de sa propre émancipation et les sources d’une dignité nouvelle ; l’autogestion, c’est ainsi s’extirper de l’infantilisme, de la culpabilité, de la servitude dans lesquels veulent nous maintenir l’État et le Capital ;
- L’autogestion, c’est une longue et multiple tradition d’auto-organisation qui court de la Commune de Paris jusqu’au Chiapas et au Rojava en passant par les soviets, l’Espagne antifranquiste, les conseils ouvriers de la Révolution hongroise ou l’expérience de Lip. « Trésor perdu des révolutions » selon la juste et belle expression de la philosophe Hannah Arendt, l’autogestion n’a pas fini d’irriguer nos imaginaires et doit revenir sur le devant de l’Histoire ;
- Elle va évidemment de pair avec un arrêt large et durable du pays qu’il faut préparer dès maintenant en créant la CGG, la Caisse de grève générale.
Collectif pour l’Autogestion Populaire (CAP)
2 octobre 2025
Mail : autogestionpop@proton.me
N° de contact : 0671089645
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