Brigitte est inquiète
En ce début d’année, en effet, la question monte à l’Elysée et dans tout le pays : n’est-il pas temps de jeter le bébé et l’eau du bain ?
Mars et intox
Dans un petit livre fort instructif, Principes élémentaires de propagande de guerre (Labor, Bruxelles, 2001, dernière rééd. Aden 2022), l’auteure, Anne Morelli, en décline et en illustre dix, un par chapitre :
- Nous ne voulons pas la guerre
- Le camp adverse est seul responsable de la guerre
- L’ennemi a le visage du diable (ou « L’affreux de service »)
- C’est une cause noble que nous défendons et non des intérêts particuliers
- L’ennemi provoque sciemment des atrocités ; si nous commettons des bavures c’est involontairement
- L’ennemi utilise des armes non autorisées
- Nous subissons très peu de pertes, les pertes de l’ennemi sont énormes
- Les artistes et intellectuels soutiennent notre cause
- Notre cause a un caractère sacré
- Ceux qui mettent en doute la propagande sont des traîtres
À creuser un peu le sujet, on s’aperçoit assez vite qu’il manque à ces dix principes un onzième : « S’il est possible de taire certaines guerres, c’est pas mal non plus ! ».
Religion et omission
On connaît (ou pas) les dix commandements : Tu ceci, Tu cela, Tu etc... Mais on ignore le plus souvent qu’il en existe un onzième : « Tu puniras des innocents ».
Héritage(s) du Chili d’Allende
Pour qui souhaite oublier la figure de l’idiot, mi-mou mi-salaud, actuel et veut comprendre comment se créent conscience et processus révolutionnaires – et contre-révolutionnaires, hélas… –, il y a mille leçons à tirer du film documentaire de Patricio Guzmán : « La Bataille du Chili ». Ce chef d’œuvre, en trois parties (L’insurrection de la bourgeoisie, Le coup d’État militaire, Le pouvoir populaire), est en libre accès jusqu’au 15 août 2026 sur Arte, à l’adresse https://www.arte.tv/fr/videos/116002-000-A/la-bataille-du-chili-1-3/
Le petit nucléocrate
Jean-Marc Jancovici, qui aime le pouvoir d’État, les multinationales et un tout petit peu lui-même, était l’invité de l’émission « À l’air libre » sur Médiapart, le 11 décembre dernier. Face à l’interrogation qui servait de fil conducteur, « Le Nucléaire pour sauver le climat ? », JMJ a alterné sourires, mépris, évitements et multiplié les preuves d’un cerveau décarboné au césium 137.
Sur les déchets, il ironise : « Le risque le plus important que courent les Français, je me demande si ce n’est pas de monter et descendre les escaliers, qui doit faire quelques milliers de morts par an ». Sur la santé des travailleurs du nucléaire, les sous-traitants en particulier, le pseudo-expert n’a pas grand-chose à dire sinon que « de très loin, le salarié le plus irradié de France, ce n’est pas un travailleur du nucléaire, c’est Thomas Pesquet. Parce que à chaque fois qu’il va dans la Station spatiale internationale, il se prend 200 millisieverts en 6 mois, c’est-à-dire vingt fois, euh pardon…, dix fois la dose maximale annuelle pour un travailleur du nucléaire. ». Enfin, à propos des accidents nucléaires, il tente un improbable retour sur Terre. Via Tchernobyl d’abord qui a constitué une « bénédiction » pour la biodiversité (l’accident « a instantanément créé une réserve naturelle où sont revenus les loutres, les castors… »), puis en direction de Fukushima, où « l’évacuation » a eu des conséquences sur la santé humaine mais pas « les rayonnements ionisants » !
Mais le meilleur passage c’est de loin celui où, se voyant contesté sur cette dernière affirmation, il s’irrite et lance en parfait petit nucléocrate : « le fond de l’affaire, c’est qui est légitime pour parler de quoi ». C’est vrai qu’on se le demande…
Ça gaze, les voleurs du libéralisme !
Avant la fin du tarif réglementé, mes frais d’abonnement au gaz (hors consommation) s’élevaient à 7,13€ HT par mois. Depuis « l’offre de marché » obligatoire, ils ont bondi à 16,98€. Sans aucun changement de compteur, de puissance, de tranche de consommation prévisionnelle, etc. Juste 138% d’augmentation, chaque mois, depuis le 1er juillet 2023. Une bonne petite explosion sociale ?